A l’heure de l’ouverture du 55ème Salon International de l’Agriculture qui se tient du 24 février au 14 mars, l’ Agriculture française reste un poids lourd largement excédentaire de notre économie nationale. Il m’apparaît intéressant de se rappeler quelques chiffres significatifs en ce début d’année 2018.
L’Agriculture française dispose d’atouts précieux qu’il faut arrêter de gâcher mais se trouve aussi confrontée à de nouveau défis qu’elle ne parvient pas à surmonter.
Les états généraux de l’alimentation lancés par le gouvernement en 2017 pour assainir les relations commerciales entre distributeurs, transformateurs et producteurs affichent la finalité d’un cadre réglementaire pour garantir les revenus minima des agriculteurs mais il apparaît que désormais, de manière générale la solution pour nos agriculteurs apparaît dans la montée en gamme de leurs produits et la recherche d’une réponse appropriée aux nouvelles attentes des consommateurs.
L’agriculture, un poids lourd de notre économie nationale
Les 27 millions d’hectares (un peu moins de la moitié du territoire), représentant 16% des terres agricoles de l’Union Européenne (presque autant que l’Allemagne et l’Italie réunies) génèrent une production d’une valeur financière supérieure à celle d’Airbus.
Production qui nourrit un énorme secteur agroalimentaire et contribue largement à l’excédent d’une balance commerciale agricole (6 milliards en année noire 2016, jusqu’à 12 milliards en année faste)
En 30 ans, la production a augmenté de 30% quand les coût ont été divisés par 60% !
Les atouts de l’Agriculture française
« La position géographique du pays en zone tempérée, les variations saisonnières du climat, la multiplicité des sols et des terroirs, l’abondance des réserves d’eau sont autant d’avantages naturels fabuleux qui permettent une diversité de production sans équivalent dans le monde.
Sans parler du haut degré de formation et de technicité des hommes et des femmes qui travaillent avec passion sur ce territoire ».
Les 3 grands défis de notre Agriculture
Le premier défi est celui de la transition écologique qui impose d’inventer une agriculture moins consommatrice d’intrants chimique et d’énergie, tout en produisant autant sinon davantage
Le second défi est celui de la libéralisation économique qui a développé des opportunités à l’export mais expose les exploitations à une volatilité des cours qui peut les fragiliser
Le troisième défi est celui de la « guerre des prix » à laquelle se livrent les grandes enseignes de distribution.
La montée en gamme, une des clés du succès : trois exemples
La filière viticole a fait évoluer la plupart des terroirs en Appellation d’Origine Protégée (AOP : signe européen qui la protège dans tous les pays de l’UE) en passant par le bio qui connaît une croissance à 2 chiffres.
La filière Comté, modèle du genre qui fait vivre plus de 2600 exploitations et près de 7000 personnes s’impose un cahier des charges très contraignant, un plan de régulation de l’offre pour éviter une surproduction et une gouvernance d’engagement et de dialogue constant du producteur à l’affineur.
La lentille verte du Puy surnommée le « caviar du Velay » a vu ses ventes exploser depuis l’obtention de l’appellation d’origine protégée et ses prix à la tonne se multiplier par 4 (de 450 à 2000 €).
Source : Journal La Croix du 10 février 2018 – Articles d’Antoine d’Abbundo et de Quentin Bas Lorant