La Parole n’existe plus…
Nous sommes des êtres parlants et nous avons besoin de lieux pour nous parler.
Or, dans notre Société la parole tend à disparaître totalement.
Nous sommes de plus en plus confrontés à une bande sonore préenregistrée qui déroule des réponses avant même que nous formulions des questions… réponses qui lui ont été fournies à l’avance. Par ailleurs, les lieux de parole qui permettraient de faire baisser les tensions n’existent plus.
La régulation n’existe plus :
Les représentants des peuples sont devenus inaudibles. Souvent en effet ceux qui ont été élus pour réduire les inégalités ont fini par brader cet idéal de justice sociale.
Un représentant c’est avant tout un porte-parole. Mais quand celle-ci est privée d’expression, il n’y a plus rien à porter.
Les représentants se sont peu à peu séparés de ceux qu’ils représentaient et ne jouent plus qu’entre eux. En l’absence de ce point d’équilibre, qui préserve notre psychisme individuel comme notre vie collective, tout ce qui représente l’exécutif est mis à mal, jusqu’à l’uniforme des pompiers ou des infirmiers.
Or la psychanalyse nous apprend …
On s’imagine souvent que ce qui nous fait plaisir dans l’immédiat va dans le sens de nos intérêts.
La psychanalyse nous apprend au contraire que la satisfaction immédiate n’est jamais une preuve de maturité, en matière psychique comme politique. Car souvent, elle conduit à un désordre encore plus grand. Celà signifie qu’il ne faut pas se contenter de donner aux manifestants ce qu’ils demandent, de « lâcher du l’est » comme on dit,mais envisager avec les citoyens devenus actifs les conséquences à moyen terme de ces décisions.
La solution : revenir à la Parole
On ne sortira de la crise actuelle qu’en agissant sur les trois « cercles de Lacan » qui sont détachés les uns des autres dès que l’un d’eux est coupé : le réel, c’est à dire la satisfaction des besoins, le symbolique, c’est à dire la représentation, et l’imaginaire, c’est à dire les fantasmes aujourd’hui largement véhiculés par les réseaux sociaux.
Et avant tout en restaurant ce qui est commun aux trois registres et fait tenir le noeud de notre vie psychique comme de notre vie collective : la Parole.
