Cadre général de la « merveilleuse Vie » de notre « Roi-Soleil » français (1638 – 1715) …
Louis, quatorzième du nom, arriva sur cette terre en 1638. Titré roi le 14 mai 1643 puis couronné le 7 juin 1654, il régna jusqu’au 1er septembre à 1715 ( soit sur 72 pleines années).
Il faut savoir que l’espérance de vie en France au milieu du XVIIème siècle était de … 25 ans, pour grimper à 30 ans à la fin du siècle. Deux générations entières de Français n’ont donc connu qu’un seul roi durant toute leur existence.
Un Roi … soleil qui ne devait pas leur apporter beaucoup de chaleur et de réconfort dans ce qui fut pour eux une véritable pauvre vie, vécue entre guerres et famines !
Guerres et famines : reflets exacts de l’état physique de ce monarque … rayonnant (?) qui ne se limita pas à entretenir le cauchemar de son peuple mais veilla aussi à transmettre aux siècles suivants un pays gangrené par un centralisme étouffant …
Pour l’anecdote, c’est le 5 juin 1662, à 24 ans, qu’il convia 10 000 à 15 000 obligés dans le jardin des Tuileries pour leur faire admirer un grand carrousel et surtout, leur annoncer qu’il avait choisi pour emblème le « Soleil » ainsi qu’en toute modestie la devise « Nec pluribus impar », c’est à dire » A nul autre pareil » !
Ceci alors que la maladie le tenaillait déjà constamment depuis 2 ans.
L’architecte de la France d’encore aujourd’hui …
(Extrait d’un Editorial de Laurent Alexandre dans l’hebdomadaire » l’Express » : Demain sera vertigineux )
« Grâce à une solide nature le Roi-Soleil a survécu à la variole, la rougeole et à la scarlatine, mais à partir de 1660 il est constamment malade. La vie du roi était gâchée par des vertiges majeurs, des rhumatismes hyperalgiques, des fièvres quasi permanentes, de multiples problèmes dermatologiques, des furoncles géants et des tuméfactions purulentes à partir de 1696. L’entourage signale également des « indigestions dégoûtantes » ainsi que des parasites intestinaux qui sont accompagnés de telles douleurs et diarrhée que le roi doit d’urgence abandonner d’innombrables réunions.
Ses lithiases urinaires et ses nombreuses crises de goutte, pour lesquelles il n’existait alors aucun traitement, le tourmentaient affreusement et lui rendaient la vie insupportable.
La dentition de Louis XIV est très tôt dans un état effroyable.
Dès 45 ans, il n’a plus de dents.
Il faut savoir que la dentisterie de l’époque se limite à l’arrachage sans antalgiques des « dents pourries ».
L’extraction des derniers chicots a ouvert un orifice dans la voûte du palais, selon son médecin qui consignait toutes ses observations par écrit, que « toutes les fois que le roi buvait ou se gargarisait, ce trou portait l’eau de sa bouche dans son nez, d’où elle coulait comme une fontaine » …
Pendant des années, Louis XIV supportera stoïquement cet ulcère perforant du palais associé à une sinusite gangreneuse, mais, en 1685, l’odeur « forte et quasi cadavéreuse » n’est plus supportable, et son chirurgien réalise, sans aucune anesthésie, 14 pointes de feu pour cicatriser la fistule.
Le roi mettra plusieurs mois avant de reprendre le rythme normal de ses repas …
Souffrant d’une fistule anale, le roi hurlait devant ses proches tellement la douleur était intolérable. Pour soigner cette fistule, son chirurgien invente en 1686 un bistouri spécial et affine la technique opératoire, sans anesthésie, sur 75 indigents à l’hôpital de Versailles …
De nombreuses opérations de plusieurs heures, chacune sans anesthésie, durant lesquelles le roi souffre atrocement, sont nécessaires pour le guérir. Louis XIV a été saigné une quarantaine de fois et a subi plusieurs centaines de clystères qui aggravaient ses diverticules du côlon…
… et l’interminable et atroce agonie du roi par nécrose de la jambe ! »
Une malédiction qui nous poursuit encore aujourd’hui …
Pendant tout son règne le « Roi-Soleil » n’eut de cesse de centraliser le pouvoir sur Paris puis Versailles, autour de sa personne délabrée. Et malheur à celui qui aurait osé préférer une activité provinciale au rôle de courtisan servile qui lui était assigné par le moyen de rites « divins » tels que le coucher ou le lever de Sa Majesté !
Un pouvoir central assis sur la servilité …
On peut aisément imaginer ce qu’un tel pouvoir doré et sanguinolent, coupé en permanence du monde réel, pouvait engendrer !!!
Mais comment expliquer qu’une telle dérive de pouvoir centralisateur engendré par un tel personnage perdure, par bien des aspects, encore aujourd’hui ?
Ceci alors que tous les pays démocratiques qui nous entourent se sont dotés depuis belle lurette de gestions réellement décentralisées !!!
Sans doute des responsabilités largement partagées …