Quand on invoque le réchauffement climatique, on cite souvent comme conséquences néfastes l’augmentation de la température et du niveau des eaux des mers et océans, la raréfaction des ressources naturelles …
On évoque moins souvent une autre menace : celle d’une contamination mondiale par le mercure libéré par le dégel du permafrost.
Quelques explications …
Le permafrost ou en français académique pergélisol est défini comme un sol dont la température reste inférieure à 0° pendant au-moins deux années consécutives. Ce type de sol particulièrement présent en Alaska, au Canada, en Sibérie et dans les chaînes alpines représente environ 20% de la surface terrestre soit environ 25 millions de km2 (surface de la France : 0,644 km2).
Répartition du pergélisol dans l’Arctique
La première couche du permafrost dite “couche active” dégèle en été sur quelques centimètres et permet le développement d’une végétation rase : la toundra qui se décompose dans le sol sur les couches restant gelées en profondeur. Ce sol stocke donc d’énormes quantités de matière organique qui en se combinant au mercure, depuis des milliers d’années, forme le méthylmercure, extrêmement toxique pour l’homme !
Deux études concernant le premier mètre du pergélisol estiment la quantité de mercure présente dans le premier mètre à jusqu’à 800 000 tonnes, c’est à dire au-moins 100 fois plus que dans l’océan arctique.
Teneur en mercure dans le pergélisol suivant la profondeur
A titre indicatif,la diminution du pergélisol est estimée de 20 à 25% par degré de réchauffement climatique.
D’où vient ce mercure ?
Le pergélisol a accumulé depuis 25 000 ans du mercure d’origine naturelle avec les éruptions volcaniques et depuis mille ans, c’est l’homme qui charge les sols. Les volcans émettent 200 tonnes de mercure par an, quand nos industries en dégagent dix fois plus environ 2 000 tonnes (les centrales à charbon, les mines, surtout l’orpaillage illégal …)
Propagation et incidences sur l’homme …
Le mercure voyage vite et s’accumule dans les organismes des mammifères marins et des poissons et pus on est haut dans la chaîne alimentaire et plus on est exposé.
Les effets d’une contamination sur l’homme sont les suivants : trouble du développement neurologique chez le nourrisson, problèmes cardiovasculaires chez l’adulte, mais aussi pertes de la vue ou de l’audition …
Autres risques …
En fait, le risque réside surtout dans la résurgence de bactéries de siècles précédents (émanant de très vieux cadavres d’animaux ou de restes humains décongelés), éradiquées aujourd’hui et dont on ne possède pas de parade antibiotique !
