L’histoire de la machine à coudre est doublement française tant par la preuve qu’elle nous donne de l’existence du « génie » français que de la capacité de notre pays d’en perdre les bénéfices !
L’histoire de la machine à coudre …
Le mécanisme de la machine à coudre est assez simple à première vue.
Pourtant, il aura fallu attendre 1830 pour son invention.
Premier inventeur, un Français…
C’est un Français : Barthélemy Thimonnier, tailleur d’Amplepuis, qui a mis au point le premier prototype capable de coudre le point de chaînette à l’aide d’une aiguille à crochet, six fois plus vite qu’une couturière.
Fort de ce nouvel atout, il en installe 80 à Paris pour concevoir des uniformes militaires. Mais son invention déclenche une émeute chez les ouvriers de l’habillement, qui voyant dans cette invention une concurrence déloyale mettent l’atelier à sac.
Et l’inventeur incompris mourra ruiné !
La relève … la machine Singer !
En 1851, Isaac Merritt Singer dépose un brevet pour une machine à coudre à navette, équipée d’une aiguille avec un œil et deux fils, capable de produire le point noué (une reprise en fait d’une invention de Walter Hunt qui n’avait pas déposé de brevet).
Mais Isaac Singer eut une deuxième idée de génie qui lui permit de contourner l’hostilité des tailleurs. Il décide de s’adresser directement aux femmes en vendant ses machines dans la rue et en leur proposant une forme de crédit ainsi que … des cours gratuits.
La marque dénommée « New Family » deviendra leader du marché !
Vers 1890, huit foyers français sur dix en possèdent une, beaucoup de femmes à bas salaires complétant leurs revenus grâce à leur machine à coudre personnelle.
De l’électricité à l’électronique … Bernina
Le mécanisme de la machine à coudre va ensuite évoluer avec l’arrivée de l’électronique dans les années 1970.
C’est une marque suisse, Bernina, qui se placera dès lors à la pointe de l’innovation.
Deux exemples, deux résultats !
Une invention utile et riche de promesses économiques.
Une opposition violente du système établi et des positions acquises !
Et à l’arrivée, une réponse diamétralement opposée :
Dans un cas, un échec dramatique …
Dans l’autre, une astuce (ou une possibilité ?) de contournement de l’obstacle permettant non seulement le sauvetage de l’initiative mais, en sus, un formidable développement même à l’international !
Cet exemple pourrait aujourd’hui rester anecdotique s’il ne constituait pas, malheureusement, l’exemple d’une règle assez générale de ce qui se passe chez nous !
Une très grosse machine à recoudre 24h/24 …
Voilà en conclusion ce qu’il faudrait aujourd’hui à la France, qui n’en arrête pas … de découdre le lendemain ce que ses forces vives ont cousu la veille !