Ignace Philippe SEMMELWEISS, le médecin qui voulait comprendre …
(1818 – 1865)
« Nommé à la tête d’un hôpital de Vienne, il remarqua que le nombre de cas de fièvre puerpérale des jeunes femmes récemment accouchées dans son établissement était largement supérieur à celui de la clinique d’à côté, tenue par des bonnes sœurs.
Curieux de repérer la raison de cet écart mortifère, la fièvre en question tuant à tour de bras, il ne trouva aucun motif fondé sur l’origine sociale ou l’âge, ni même dans les circonstances de la maternité. »
… et qui a trouvé !
« Après bien des recherches, il finit par découvrir que la seule différence notable était que les bonnes sœurs se lavaient les mains entre chaque accouchement, alors que les médecins de son hôpital ne le faisaient pas, même lorsqu’ils revenaient d’autopsie pour délivrer les parturientes.
Il instaura donc des règles d’hygiène plus strictes dans son établissement, imposant un protocole d’asepsie pour nettoyer mains et instruments. Le résultat ne se fit pas attendre : en l’espace de quelques mois, on constata un effondrement complet du nombre de fièvres puerpérales. La démonstration était faite que ce furent des médecins négligents qui, de fait, tuèrent leurs patientes.
Mais en trouvant … il dérangeait !
Les observations d’Emmelweiss vont contre l’opinion qui prévaut alors chez les scientifiques qui attribuent les maladies à un dysfonctionnement des « quatre humeurs fondamentales ».
De plus, les médecins n’ont aucune envie d’avouer qu’ils étaient responsables de tant de morts.
Son chef de service, le professeur Klein, voit d’un mauvais oeil sa détermination à trouver la cause de ce que l’on appellera la « peste noire des mères » et refusera de renouveler sa nomination dans son service d’obstétrique. Semmelweis retourna donc, en 1857, en Hongrie où il se maria, eut 5 enfants et se constitua une importante clientèle privée.
Une triste fin de vie
Mais la jalousie de ses confrères ne s’arrêta pas là !
Après une nouvelle série d’attaques violentes, par lettres ouvertes, qui l’affectèrent beaucoup en 1861-1862, il finira par succomber à Vienne en 1865, dans un asile psychiatrique.
Interné dans un asile psychiatrique pour dépression nerveuse, ou peut-être maladie d’Alzeimer ou encore débilité sénile, il y fut victime de mauvais traitements qui provoquèrent une septicémie avec de nombreux foyers infectieux qui entraînèrent sa mort.
Sa tombe peut être visitée au Cimetière National de Budapest en Hongrie.
Il fallut encore des années pour que l’institution médicale reconnaisse enfin l’importance éminente de sa découverte, à savoir la prophylaxie confirmée par la suite par la théorie des maladies microbiennes qui apportera une explication scientifique à son expérience empirique.
Source : Edito de Guillaume de Fonclare – « La Croix du 12/10/2020)
Wikipédia
La morale de l’histoire …
Avoir raison trop tôt …
Déranger un réseau d’ambitions en place …
Risquer de dévoiler des responsabilités lourdes ATTENTION : HARO SUR L’INCONSCIENT !
« Une quasi-révolution copernicienne, un choc terrible » (Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, historienne), « prophète maudit qui va déranger le sommeil du monde » (Yves Buin, psychiatre).
Les mandarins, plus reconnus pour leur statut que pour leurs véritables compétences scientifiques, remettent la faute sur des croyances. « Le médecin, censé sauver les femmes, est finalement accusé de transmettre la maladie ! (Sarlett Beauvalet- Boutouyrie)
Et les victimes dans tout cela ?
« Ils ne s’en rendent pas compte : POUR LES RESCAPÉS, ON COMMUNIQUERA »