Vue générale d'Ermoúpoli
Vue générale d’Ermoúpoli, depuis le port

L’île de Syros, entre Kythnos et Mykonos, est le chef-lieu des Cyclades.

C’est la plus peuplée de l’archipel. Bien qu’assez peu touristique (tourisme grec essentiellement, mais nous avons visité avec plaisir sa capitale Ermoúpoli), c’est la plaque tournante des Cyclades, car beaucoup de bateaux qui les desservent y font escale. Ile au riche passé, comme en témoignent les monuments, île aux paysages verdoyants et aux belles plages, elle offre aux visiteurs plusieurs facettes qui font qu’elle mérite vraiment qu’on s’y arrête.

Nous avons fait une visite très agréable de la ville d’Ermoúpoli, dont le port avait dans le passé plus d’importance que celui du Pirée. Le charme, c’est justement qu’il n’y a pas de tourisme de masse à Syros. Quel plaisir d’y déambuler.

Depuis le port, nous avons sillonné les belles ruelles et les jolies places dont celle dédiée à Mélina Mercouri, visité l’église de la Dormition avec son icône du Gréco, fait un tour sur la belle place Miaouli, visité l’impressionnante Mairie et le Musée archéologique, et ses trésors, qui s’y trouve. Les vues sur la mer depuis la ville y sont magnifiques. 

Faites la visite avec nous, en regardant notre VIDEO (3 mn 27) :

Je rajoute, en ce 12 décembre 2021, un article de notre quotidien local L’Alsace. En effet, je découvre les problèmes environnementaux et de santé publique spécifiques à Syros, du fait du chantier naval d’Ermoupoli.
Pour les abonnés : https://c.lalsace.fr/environnement/2021/12/11/les-metaux-lourds-malediction-de-syros

L’environnement ou l’emploi : la pollution causée par une activité de décapage de coques de navires déchire l’île de Syros, dans les Cyclades.
Quand on arrive en vue de Syros, ce ne sont pas les deux célèbres églises, une catholique, l’autre orthodoxe, juchées sur les collines encadrant la capitale Ermoupoli, qui dominent, mais les bâtiments d’un rouge éclatant des chantiers navals Neorion Onex.
Cette société gréco-américaine est spécialisée dans le décapage et la remise en état de coques de navires. Activité qui, si elle donne du travail à 600 ouvriers et leurs familles, pose de sérieux problèmes environnementaux.
Pour l’hôtelier Panagiotis Karakatsanis, il n’est pas question de fermer les chantiers navals, « Syros en a besoin », mais de forcer la société à respecter les normes environnementales. « Le sablage à eau pressurisée qui décape les coques se répand dans toute la ville et bien au-delà. Même sans vent, ces microparticules s’envolent à 5  kilomètres et touchent les îles de Sérifos et Sifnos. Le pire, c’est la peinture très chargée en métaux lourds des bateaux : transformée en poussière, elle se retrouve partout dans l’air, la mer, sur le linge qui sèche, sur les voitures et dans nos poumons. »

Zinc, arsenic, plomb, chrome…
L’affaire a éclaté en septembre 2019, lorsque du zinc, de l’arsenic, du plomb et du chrome ont été trouvés à des taux alarmants dans le prélèvement d’un sédiment sous-marin. « Il faut refaire une analyse, explique Eleni Kamberi, chimiste de l’Institut public d’étude des fonds marins, pour savoir si ces résidus se retrouvent dans les poissons et les moules. » La municipalité et la région s’y sont engagées, mais l’étude n’a toujours pas été menée.
Les habitants, inquiets d’une multiplication des cancers, se sont constitués en Observatoire de l’environnement.
La société Neorion Onex a riposté par plusieurs plaintes en diffamation, avec une demande de dédommagement d’un million d’euros. Un procès portant sur trois de ces plaintes a eu lieu vendredi. Jugement attendu dans trois ou quatre mois. Neorion Onex accuse l’Observatoire de lui avoir fait perdre des clients. Sollicitée, la société n’a pas répondu à nos questions.
Pour Petros Stavianakos, avocat de l’Observatoire, « user de sa libre expression pour préserver la santé publique et l’environnement est garanti par la Constitution et supérieur au droit d’une société de faire des bénéfices. Ce qui va être jugé, c’est le droit de parler ».

À la croisée de routes stratégiques
L’affaire a été portée devant le Parlement, mais le ministère de l’Environnement argue d’une loi de 2010 qui donne la responsabilité des eaux côtières à la région. Laquelle, de concert avec la municipalité de l’île, se tait. Ce silence fait enrager les habitants, qui se sentent victimes d’intérêts qui les dépassent.
Les chantiers navals de Syros sont à la croisée des routes de la mer Noire, du Moyen-Orient et de la Méditerranée. Situation qui a fait depuis 1860 la richesse de l’île. De plus, les États-Unis, désormais très présents militairement en Grèce, ont besoin de Syros d’un point de vue stratégique. « L’ambassadeur américain est venu », dit Vilma, une militante, et « ce n’était pas que du tourisme ».
Angélique Kourounis pour L’Alsace
 

Retrouvez ici l’ensemble de notre reportage sur ce beau voyage dans les îles grecques. (LE SOLEIL DES ILES GRECQUES EN BATEAU)

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